La réinvention du langage & la fin de l’odeur



Il est des rêves silencieux que l’on est deux à faire. La vue est troublée, les gestes empesés, on y entend un ou deux souffles, trois, quatre bruits quasi rien.

C’est un rêve, je m’y abîme et y reviens puis j’y songe dans un délice que ta présence rehausse.



Un rêve sans pensées et sans paroles.

Un rêve d’un extrême dénuement.

Une fois éveillé, je le raconte et l’expose,

Je le recherche et le provoque avec la maladresse obéissante du somnambule.



Tant de baisers contenus dans l’ardeur d’un nuage,

Tant de passion précède la pluie.

L’orage vient sans faire entendre de grondement,

La foudre s’abat dans un déchirement muet.



J’ai toujours été curieux des mots.


Texte de 2004 en rebond à la représentation de mars 2015 
Une Année Sans Eté (de Catherine Anne) - mise en scène Joël Pommerat