L’architecture de la
solitude,
L’obscurité qui encamisole
les couleurs de la ville et la vie.
Les tableaux commencent à
déborder du cadre et l’œil perçoit tout d’un coup une dimension nouvelle que le
peintre fouille à travers toute son œuvre.
Comme ces scènes de vie
arrachées au passé, j’isole des groupes qui passent par vague, une ou deux
figures notables, une posture, un beau maintien, soutenant de jolis traits, des
yeux curieux qui interrogent silencieusement la scène qui se joue.
Sous le plafond en alvéoles du
Grand Palais gravitent des taches de couleur, bimanes, bipèdes, à vision stéréoscopique.
Tous ces oiseaux de nuit avides de chromatisme circulent appesantis par la
surcharge sensorielle de l’exposition. Ils passent en instantanés, l’esprit
léger comme la nudité estivale d’une chambre d’hôtel. Après avoir longuement savouré
une œuvre, les visiteurs se lèvent comateux comme un clown qui a perdu sa
partie de poker après le début d'une guerre mondiale. Ils s’attarderont encore au zinc chez Phillies, dans l’attente
de l’aurore qu’ils redoutent, mais tous s’en iront… Puis ils disparaissent
lentement avec les derniers spectateurs du théâtre qui espéraient un bis. Certains
feront du zèle à l’instar d’employés de bureau par une nuit chaude d’été ou
prendront le large, prudents comme ces marins du dimanche encalminés dans la
houle.
Robe à fleur, visiteur,
gardien débonnaire, étudiante en art, yeux en coin, physique d’athlète,
échappée de défilé. Après avoir vagabondé dans les pensées d’une spectatrice
pendant l’entracte, la torpeur du philosophe las de sexe et de
lecture s’installe.
Ce siècle verra l’extinction de tous ces oiseaux de nuit avides de chromatisme, pour ne laisser qu’une pièce vide où entre une chaude lumière.
Ce siècle verra l’extinction de tous ces oiseaux de nuit avides de chromatisme, pour ne laisser qu’une pièce vide où entre une chaude lumière.